Lien entre cancer et maladies cardiovasculaires


LIEN ENTRE CANCER ET MALADIES CARDIO-VASCULAIRES


Au cours des quatre dernières décennies, la mortalité globale par cancer a considérablement diminué.
Ceci est le résultat à la fois de campagnes de dépistage précoce, mais aussi d'innovations thérapeutiques considérables.

Ainsi, la prévalence de cancers a augmenté, conséquence de ces progrès thérapeutiques et du vieillissement de la population générale.

Actuellement en France, plus de 3 millions de personnes de plus de 15 ans ont ou ont eu un cancer.
En parallèle émerge un autre type de risque sur la santé des patients atteints de cancer ou ayant survécu à cette maladie, il s’agit des affections cardio-vasculaires associées au cancer ou liées à certains de ses traitements.

Schématiquement, ce risque peut se révéler sous plusieurs formes :

- L’utilisation de chimiothérapies puissantes, de nouvelles thérapies ciblées, de protocoles de radiothérapie et d’hormonothérapie ont permis certes, une amélioration significative du pronostic des cancers, mais exposent également les patients à des effets secondaires cardio-vasculaires de certains de ces traitements. 
Ces derniers peuvent participer à l’altération de la qualité de vie ainsi qu'à une réduction de l'effet bénéfique global des traitements du cancer sur la survie.

- Ces effets secondaires toxiques pour le système cardio-vasculaire peuvent s’observer dès l’administration du traitement ou se révéler tardivement, parfois plusieurs dizaines d’années après leur utilisation.
En conséquence, à la fois les enfants et les personnes plus âgées peuvent être concernés à plus ou moins long terme par le phénomène. L'âge médian de diagnostic d’un cancer est de 68 ans en France, or à cet âge la prévalence des maladies et des facteurs de risque cardio-vasculaires est relativement importante. 
Ainsi, cancer et pathologies cardio-vasculaires coexistent fréquemment, parfois de manière méconnue.
On note donc un risque d'apparition ou d’aggravation des pathologies cardio-vasculaires par l'utilisation de certains traitements anticancéreux mis en place, de telle sorte que l'exposition à ces derniers peut être considéré comme un nouveau facteur de risque cardio-vasculaire au même titre que le tabac, le diabète, l'hypertension artérielle ou l'hypercholestérolémie. 

- On assiste depuis plusieurs années à l’émergence de thérapies médicamenteuses dites « ciblées » basées sur l’utilisation de molécules dont les propriétés anticancéreuses sont évidentes mais qui présentent également des effets toxiques cardio-vasculaires potentiels. La rapidité de développement de ces molécules, le faible recul concernant leur toxicité cardiaque et l’exclusion systématique des essais cliniques de patients présentant des comorbidités cardio-vasculaires, peuvent avoir participés à la sous-estimation de l’incidence de ces effets indésirables.
De plus, les mécanismes physiopathologiques de ces toxicités restent méconnus.

Au total, compte tenu des processus démographiques et des progrès de la médecine, un nombre croissant de personnes est confronté à l’association de problèmes oncologiques et cardiologiques.
Le développement d’une nouvelle spécialité, l’onco-cardiologie, devrait permettre de relever le défi d’une prise en charge plus globale des cancers par une collaboration étroite entre oncologues et cardiologues.
Celle-ci permettra sans nul doute d’améliorer encore le pronostic des patients atteints de cancer.